L'hypnose, ce n'est pas ce que vous croyez !


Vendredi 16 février à 20h30, Jean Becchio, médecin, est venu rencontrer un public ardéchois nombreux à l'annexe municipale de Vanosc. Venu de Paris, ce généraliste devenu hypnotiseur a donné un aperçu historique de l'hypnose avant de répondre aux questions de ses interlocuteurs et de faire une démonstration.
Ce qui existe réellement, ce n'est pas l'hypnose telle qu'on l'entend habituellement et qui est illustrée dans nombre de films, mais la capacité de se mettre dans un état d'autohypnose. Ce qu'on appelle dès lors l'état hypnotique est en fait une sorte de conscience modifiée c'est-à-dire l'actualisation de la capacité à solliciter plus intensément son cerveau. L'hypnose est utilisée pour calmer des douleurs, des émotions, des phobies. Elle permet aussi aux sportifs, en tant que préparateur mental, de se donner de bonnes conditions d'action avant une rude épreuve, aux artistes de se mettre dans une sorte de transe, ou plus métaphoriquement "de retrouver les muses c'est-à-dire l'état d'hypnose permettant de créer ", selon les termes du médecin hypnotiseur.
Jean Becchio, en demandant au public de l'aider à retrouver le nom d'un personnage célèbre ou d'un terme spécifique, a su le faire participer et garder toute son attention. C'est ainsi qu'il a expliqué : "La première image française d'un personnage en transe hypnotique date de 17500 ans avant Jésus-Christ, elle a été découverte dans la grotte de Lascaux". L'hypnose n'en a pas moins traversé différentes périodes correspondant à différentes applications. "La première étape dite transe shamanique est encore pratiquée actuellement dans quelques recoins de Russie alors qu'elle date de la préhistoire".
La seconde trouve sa référence historique au moment de la Révolution Française. Elle est liée à la thèse de Paracelse qui concerne les énergies cosmiques et la santé relative du corps. "À cette époque, on utilisait des aimants, dont la traduction anglaise est " magnétisme ". Vient ensuite l'époque Mesmérienne durant laquelle les aimants sont remplacés par les mains".
La troisième période apparaît lorsque Pyuségur montre que point n'est besoin de toucher pour agir. Sur son valet Victor, il se prête à des expériences spectaculaires alors qu'il est dans un état assimilable à celui d'un somnambule. "Après cela, la France classe ces méthodes dans le domaine du charlatanisme et les figures de l'hypnose fuient en Angleterre".
Ce qui nous conduit à la quatrième période, vers 1842-1845 avec James Braid, un chirurgien de Manchester, qui comprend que c'est grâce à la fixation de l'attention d'une personne qu'on parvient à des résultats. Les découvertes de l'époque franchissent la Manche pour atteindre la France en 1860-1870. " Paul Broca pratique alors l'hypnose pour anesthésier les clients d'Ambroise-Auguste Liébault", assure notre conférencier. En 1870 jusqu'en 1914 environ, Jean-Martin Charcot, professeur de neurologie, assure que l'hypnose ne peut être pratiquée que sur les hystériques. Bernheim, professeur de neurologie lui aussi et qui a lu Mesmer, rencontre Liébault et ils fondent tous deux une école à Nancy où ils contre-indiquent l'hypnose pour les hystériques. Cette école remporte plus de voix que celle de Charcot. En 1920, Sigmund Freud passe six mois aux côtés de Bernheim puis revient à Vienne où il applique la technique héritée de Charcot. "De 1925 à 1950 la psychanalyse se développe tandis que l'hypnose régresse. Seul Pavlov maintient le flambeau en Russie. En 1952, l'hypnose est de retour en Angleterre . Erickson la transforme en introduisant des contes métaphoriques, des histoires, pour traiter la personne au deuxième degré".
L'hypnose Ericksonienne est enseignée grâce à l'intervention de Jean Godin.

Astrid Acevedo
pour Le Réveil du Vivarais

Retour page précédente

Retour Accueil