HONGRIE 56 par Michel LEVAÏ

Aborder la grande histoire par le prisme d'un parcours familial peut paraître singulier voire peu utile.
Et pourtant, qu'est-ce que ça rend l'histoire vivante et proche.

Ce vendredi 27 janvier, lors d'une soirée Vanaude, Michel Levaï a parfaitement su se dégager de l'aspect sentimental pour nous présenter la Révolution de 1956 à Budapest, comme si nous y étions.
La projection de photos étaya parfaitement ses propos.

Les racines des événements : une grande lassitude du joug soviétique qui pesait lourdement sur de nombreux hongrois. Le risque d'être dénoncé, parfois par des proches, était permanent.
Après la disparition de Staline un vent d'espoir a commencé à souffler. Krouchetchev lui-même avait semblé prendre de la distance avec la politique de son prédécesseur.
Quand Imre Naggy a soutenu le désir de changement du peuple hongrois, avec 16 points d'un programme démocratique et participatif …le naturel russe est revenu au grand galop.
La folle espérance de liberté aura duré quelques jours. Le soutien tant espéré des américains et du monde occidental a fait cruellement défaut…
Et l'armée rouge à grands renforts d'aviation , de chars et de soldats est venu à bout de cette révolution dans le sang.
A l'instar de bon nombre de ses compatriotes, le père de l'intervenant a pu migrer vers des cieux démocratiques. Démarche audacieuse et dangereuse, mais démarche réussie. En France, cet ancien footballeur est devenu ingénieur puis kinésithérapeute et acupuncteur.

Dans les années 70 des visites en Hongrie ont pu s'effectuer.
Le jeune Michel s'est attaché au pays d'une partie de ses aïeux au point de partir y vivre pendant 25 ans, à l'âge adulte.
Du coup, son intervention a fortement été enrichie par sa propre expérience.
Peu de temps avant la chute du mur de Berlin, les hongrois ont eu une nouvelle audace : organiser des funérailles nationales à Imre Naggy qui, après les événements, suivis d'un procès stalinien ; avait été pendu comme ses collègues dirigeants.
Orban, alors jeune politique ouvert a prononcé un discours prometteur…
Mais le temps passant, ce leader est revenu à des méthodes fermées rappelant , à bien des égards, l' époque de l'ère soviétique…Quelle tristesse !

Le pays bénéficie d'une agriculture performante et d'une belle activité touristique.

Y aura-t-il dans quelques temps de dignes successeurs avec l'esprit de 56 ?
A suivre...

On ne peut que conseiller aux personnes intéressées par ce sujet de se procurer l'excellent ouvrage de Michel Levaï "La révolution, mon père et nous - Budapest 1956" aux éditions L'Hramattan.

Yves Boulanger