VANOSC
: PASSION CINÉ avec QUENTIN VICTORY LEYDIER
Tombé
dans la passion du cinéma dès le plus âge,
il a tâté du court métrage et fut
lycéen dans une section ciné, Quentin Victory
Leydier connaît son sujet sur le bout des doigts.
Après
avoir étonnamment publié sur Sylvester
Stallone "Retour à Philadelphie"
(edition LettMotif) le jeune auteur sest donc intéressé
aux productions liées au tandem Stéphane
Brizé / Vincent Lindon .
Lors
de la soirée Vanaude de ce 1er avril, il a exposé
son point de vue en précisant demblée
quil est carrément subjectif.
Pas étonnant de la part dun passionné
Et pas gênant dans la mesure où son propos
respire une vraie sincérité et une expertise
réelle.
Un régal pour le public.
Bien
entendu, il apprécie la qualité esthétique
de leurs films, la qualité des scénarios
et des techniques cinématographiques.
Dans
son ouvrage, il analyse avec pertinence ce que certains
plans séquences apportent au spectateur.
Il a
abordé les cinq films du tandem, Mademoiselle
Chambon, Quelques heures de printemps, La
loi du marché, En guerre et bien évidemment
Un autre monde quil a eu la chance de visionner
en projection privé bien avant la sortie, pour
lintégrer à la demande de Stéphane
Brizé dans louvrage qui était
déjà prêt.
Quentin
Victory Leydier a analysé le fil conducteur
commun à ces uvres. Bien entendu, cest
principalement la notion de travail, voire de labsence
de travail, qui est disséquée sous de nombreux
angles.
La
vie simple des gens "normaux", de ceux qui souffrent,
de ce ceux qui vivent avec un SMIC pendant 40 ans et qui,
souvent usés ne bénéficient malheureusement
pas dune longue retraite.
Il a
rappelé des scènes qui lont cloué
au sol tant lémotion ressentie fut forte,
comme un vieux monsieur très respectable, bien
mis mais dune pauvreté extrême qui
la conduit à voler de la viande... Ou la
situation du personnage sorti de prison et en grande difficulté
pour retrouver un emploi stable au grand dam de sa mère
en fin de vie...
Les
luttes syndicales, les choix cornéliens, accepter
des stages où sa dignité en prend un bon
coup, un boulot dont on connaît les aspects peu
humains, accepter les petits boulots sans avenir...
Les
exemples de détresse sont légions, on les
retrouve dans le livre.
Pour
lintervenant, il y a indéniablement une patte
personnelle du réalisateur.
Dans son dernier film, coup de génie celui-ci prend
son propre contre-point en mettant en scène lautre
côté de la barrière sociale avec ce
cadre dirigeant dun site industriel qui vit très
mal lobligation de lancer un nouveau plan social
alors que lentreprise internationale est largement
bénéficiaire.
Au
passage, il relève les doux euphémismes
de la société moderne.
Naguère on évoquait sans vergogne les "charrettes
de licenciements", le "dégraissage de
personnel", on parle aujourdhui de "plans
sociaux" qui pourtant nont rien de social...
Les
échanges avec le public qui a bravé le froid
et la neige, furent dune grande richesse.
On
ne peut quinviter les personnes qui nont pas
pu venir à cette soirée à se plonger
dans les écrits de cet auteur prometteur.
Yves
Boulanger
|