Haroun Tazieff au cœur d'un Vendredi de la Vanaude
par Frédéric Lavachery
vendredi 10 avril 2015

Le vendredi 10 avril, à 20 heures 30, Frédéric Lavachery vient à Vanosc présenter l'œuvre de son père Haroun Tazieff. Grand résistant, homme d'engagements, spécialiste des éruptions volcaniques, le scientifique a laissé une multitude de traces.

Son fils vient évoquer cette vie hors du commun et prolonger son approche des phénomènes naturels au travers de son propre vécu et de ses propres expériences.

Habitant face au Mézenc, à Chaudeyrolles, petit village de la Haute-Loire, F. Lavachery abordera aussi le volcanisme de notre région, ses conséquences sur le relief actuel comme sur les paysages locaux, sans oublier un arrêt sur les grottes de la vallée de l'Ardèche.

Soirée scientifique, découverte et passion au travers de la présentation du vécu de ce grand amateur de l'environnement, de ses prises de responsabilités notamment au travers de la mise en place du fondement, dans le monde contemporain, de la prévention des risques. Soirée nostalgique et biographique également au travers du témoignage de l'auteur de l'ouvrage: "Un volcan nommé Haroun Tazieff".

Salle de l'Annexe, Place des Droits de l'Homme, Vanosc, vendredi 10 avril 2015, 20 heures 30.
Entrée gratuite.

Compte rendu

Vendredi, jour de l'inauguration de la Caverne de Pont-d'Arc, j'ai raconté mes histoires de Chauvet mâtinées de Tazieff à Vanosc, lors d'une conférence organisée par l'association La Vanaude dont le président nous avait écouté, Jean-Christophe Sabroux et moi, dans l'émission La tête au carré, sur France-Inter, l'an dernier.

Vanosc est située sur le flanc sud-est du massif du Pilat qui surplombe la vallée du Rhône en aval immédiat de la confluence de la vallée du Gier. Le territoire de Vanosc s'étire de quelques 600 mètres d'altitude à 1300.
De cette hauteur comme d'une série de cols et sommets du Pilat, le Mézenc s'impose au sud-est comme vigie de l'ensemble du territoire. Toutes les vallées de la rive occidentale du Rhône, du Gier à l'embouchure de l'Ardèche, conduisent aux alignements volcaniques qui structurent puissamment les paysages qui dominent les gorges de l'Ardèche, siège des grottes ornées dont celle de Pont-d'Arc est le joyau emblématique de toutes les cavernes ornées d'Europe, puisqu'à ce jour c'est la plus ancienne et l'une des plus belles jamais découvertes.
La seule, aussi, dont l'orientation désigne un enchaînement de volcans actifs dont les éruptions ont jalonné la présence humaine à l'ouest des Alpes d'il y a 300.000 ans jusqu'il y a une vingtaine de milliers d'années. Et cet axe volcano-tectonique, curieusement, est aussi celui du soleil couchant au solstice d'été.
Aujourd'hui, il y a un écart de 14 degrés entre ces deux azimuts, écart qui n'estompe en rien l'impression d'un embrasement éruptif du ciel de fin journée au solstice d'été.
Qu'en était-il y a 36.000 ans, lorsque la grotte de Pont-d'Arc fut choisie comme Compostelle de l'Aurignacien, vers laquelle convergeaient des nomades venus sans doute de partout, nantis d'un GPS mental qu'ils ne manquaient, descendant par le Rhône, de recalibrer sur les hauteurs du Pilat, le regard capté par le Mézenc ?

Seul animal capable de ne pas tourner le dos à un volcan en éruption, l'homme de Néandertal et l'homme de Cro-Magon n'auront-ils pas vu le mariage fabuleux de la Terre-Mère et du Cosmos dans ce spectacle répété au fil des âges toujours dans l'axe désigné par l'Arche de Pont-d'Arc, dans une chronologie relayée de génération en génération s'approchant toujours plus de Pont-d'Arc ?

Le cadre topographique, géographique et paysager de la première merveille sacrée du monde, du premier spectacle permanent créé par l'homme, doit bien être ce triangle isocèle qui a pour base le Rhône du lyonnais à Bourg-Saint-Andéol et pour sommet le Mézenc.
C'est ce territoire qu'il s'agit désormais de réexplorer avec ses habitants pour que les fresques fabuleuses puissent à nouveau en signifier la profonde signification culturelle, à partager avec tous, quelques soient nos appartenances identitaires.

Je vous recommande la lecture de la pièce jointe, un article du journaliste scientifique Pedro Lima, dont voilà la conclusion : "toutes les cavités ornées, sans exception, sont orientées vers un point remarquable de l’horizon, correspondant à un moment clé du passage des saisons : lever ou coucher solaire lors des équinoxes ou des solstices.
Sur quinze grottes ou abris non ornés, aucune orientation préférentielle ne se dégage… Ainsi, les peintres du Paléolithique auraient non seulement
repéré de tels points astronomiques, correspondant aux seuils saisonniers, mais ils en auraient tenu compte pour pratiquer leur art : « Ils choisissaient leurs sanctuaires afin que la lumière solsticiale, symbole de la fin de l’hiver et du retour des beaux jours, sacralise leurs peintures ». Cette découverte, fondée sur des mesures d’orientation effectuées sur le terrain, a pour principal intérêt de réconcilier deux hypothèses : la fonction pratique attribuée aux calendriers gravés de Marschack, et les approches mythologiques faisant intervenir constellations et animaux sacralisés sur les parois des grottes."

Pièce jointe


Frédéric Lavachery.

 


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