Au Coeur de l'Holocauste
Jacques SAUREL
rescapé des camps de la mort nazis

Témoignage si poignant et si particulier que celui de cet homme qui a échappé à la mort programmée pour tous ceux qui franchissaient les tristement célèbres portes des camps de concentration ou d'extermination du pouvoir nazi.

Enfant lorsqu'il est arrêté en région parisienne avec plusieurs membres de sa famille, Jacques Saurel découvre sa judaïté à cette occasion.
Plongé d'office dans les affres de cette idéologie totalitaire et raciste, il est déporté au camp de Bergen-Belsen, après l'étape obligatoire de Drancy sur le territoire français. A 11 ans, il tente alors de survivre, ou plus précisément de ne pas mourir, avec l'aide des siens enfermés comme lui.
Dans ces conditions inhumaines d'"existence", il bénéficie cependant du soutien de sa mère et de son réconfort.

Muet à son retour sur ce vécu, il a attendu de nombreuses années et le besoin de s'exprimer pour publier un livre sur cet enfer.

Présent à Vanosc pour témoigner et pour faire comprendre les enjeux de cette prise de parole, M. Jacques Saurel est un des derniers rares rescapés de ces camps de la mort de l'Allemagne nazie, de si tragique mémoire.

Vendredi 5 décembre 2014, 20 heures 30, salle de l'Annexe, Place des Droits de l'Homme, Vanosc. Entrée gratuite.



Comptes rendus

Salle bondée pour Jacques Saurel

"Sur 77 000 juifs arrêtés en France, seulement 2 500 sont revenus dont quelques dizaines d'enfants. J'en faisais partie et mon devoir est de témoigner."

C'est ainsi que Jacques Saurel, né Szwarcenberg, a conclu le récit de l'histoire de sa famille entre 1939 et 1945. Applaudi à tout rompre par un public ému et admiratif, tant par la qualité du récit que de son talent oratoire.
L'invité de la Vanaude a raconté son enfance, l'exode de sa famille, les humiliations, la déportation, Drancy, le camp d'extermination lente de Bergen Belsen, la faim, le froid, la maladie, la crasse, les meurtres, les cadavres, le train fantôme, la déshumanisation… Et puis enfin, la libération.
Il a loué le courage des mères qui ont permis à certains enfants de survivre. Mais aussi, celui de Français, policiers, directeurs d'école, simples particuliers qui, au mépris des ordres de Vichy, ont caché et secouru des juifs, permettant à 75 % d'entre eux, d'échapper à l'Holocauste.

Vivre sans haine
"Comment faites-vous pour vivre sans haine et sans vengeance ?", demande un spectateur.
Jacques Saurel lui répond que les vrais responsables sont inatteignables, morts ou bien cachés et que le vrai combat à mener, c'est de faire en sorte qu'une telle abomination ne se reproduise jamais.


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J'ai un ticket, pour une seule vie !

Son insouciance, il l'a perdra donc très tôt. Alors hommage aux femmes, aux mères qui auront protégé les enfants, aux bons qui auront tenté d'aider, aux Justes qui auront sauvé.

Hommage à toutes ces choses simples de la vie qu'il est bon d'apprécier : hommage au relativisme. Comment ne pas savourer chaque instant quand on a été déporté dans le camp de Bergen-Belsen connu sous le nom de camp de la mort lente ? Comment ne pas l’être encore quand on est parmi les 2000 passagers du train fantôme ? Ce convoi partira du camp en destination inconnue sans rien durant 14 jours, 14 nuits... Son histoire il l'aura traversé avec sa mère, ses frères et sœurs. Eux, ne parleront pas de cette période là, ni même à leurs enfants qui apprendront tout dans son livre.

C'est un homme ému qui prendra la parole vendredi soir face au public de la Vanaude. Témoigner auprès des plus jeunes ne le dérange pas. Témoigner pour ceux qui ont plus que des notions de ce qu'a été la seconde guerre mondiale, est plus douloureux pour lui. Jacques Saurel, du haut de ses 82 ans, n'a plus de distance dans son discours. Anecdotes, constats, leçons, il se remémore les bons et les mauvais souvenirs de ses 6 ans, aux retrouvailles avec son père. A chaque étape de son récit, même ponctué d'humour, on se demande quand va s’arrêter l'horreur. Il parlera 2 heures, et surtout, restera debout ! Rien n'est oublié. Il ressent tout. Cet homme sensible aux bruits, aux goûts, aux choses simples de la vie, apprendra beaucoup de ces caps successifs qu'il aura à franchir. De la déclaration de guerre, à l'occupation, les restrictions, les interdictions, les arrestations, la déportations, la faim, le froid, l'humiliation, la pression, la violence, la sournoiserie, la maladie, "La mort devenue omniprésente est banale". Tout s'installe insidieusement.

Noémie Pain
Le Reveil du Vivarais

 

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