La crêche Baby-Loup, histoire d'un combat
Luce DUPRAZ
auteur d'un livre sur le sujet
Natalia BALEATO fondatrice et directrice de la crèche

Vendredi 25 avril 2014

Enjeux et perspectives de l'affaire Baby-Loup
Avec Natalia Baleato, fondatrice et directrice de l'association et Luce Dupraz, auteur du livre "Baby-Loup histoire d'un combat"

Qui n'a entendu parler du feuilleton judiciaire commencé en décembre 2008 et toujours pendant, relatif au licenciement d'une salariée voilée ?
Baby-Loup est une crèche atypique ouverte 24h/24, 7 jours sur 7, née il y a 20 ans dans le quartier déshérité et multiethnique de La Noe à Chanteloup les Vignes en banlieue parisienne, inscrite dans un projet global d'insertion, de formation et de promotion des femmes.
Soumise aux assauts d'un islamisme radical, la crèche a dû fermer le 31 décembre 2013.
Elle a ré ouvert ses portes le 30 mars à Conflans Ste Honorine.

Agrégée d'histoire, Luce Dupraz retrace dans l'histoire de la naissance et du développement de BL crèche atypique mais aussi projet global de formation et d'insertion, née dans le quartier déshérité et multiethnique de la Noe à Chanteloup les Vignes, elle montre comment depuis 20 ans l'association a engagé un combat malaisé contre les normes administratives inadaptées à un accueil de jeunes enfants 20h/24, 7 jours sur 7 et contre les assauts d'un islamisme radical dont l'affaire du voile illustre la virulence et les arrière-pensées.

Défendre BL, cette crèche pas comme les autres, c'est défendre une certaine idée de la République et de l'intégration, c'est défendre une certaine idée du "vivre ensemble" et l'émancipation des femmes.
La crèche a fermé le 31 décembre 2013 et ré ouvert ses portes le 30 mars à Conflans Ste Honorine.

Natalia Baleato, réfugiée chilienne, retracera le feuilleton judiciaire d'une affaire commencée en décembre 2008 pas encore terminée (Cour de cassation en juin 2014), les a coups et contrecoups, les derniers mois difficiles à Chanteloup les Vignes et le redémarrage.

Salle de l'Annexe à Vanosc, place des Droits de l'Homme, 20 heures 30.
Entrée gratuite.

Compte rendu

L'occasion offerte par la vanaude, vendredi soir dernier, de faire connaissance avec la crèche Baby Loup fut plus qu'exceptionnelle.

De l'histoire de Nathalia Baléato, à la mise en place d'une crèche aux fonctionnements atypiques, jusqu'à ces dernières années où le combat pour l'insertion, l'intégration, la culture... se transforme en un combat de tous les instants.
Cette femme chilienne exilée en France, déplait au gouvernement d'Alliende.
Celle qui pense n'être ici que pour un cours séjour, fini par savoir que sa vie est là. "Mais il me manque quelques chose, m'investir."
Après avoir terminé ses études de sage-femme, elle va sillonner l'hexagone et rencontrer, au travers de ses diverses interventions sur le HIV, des difficultés bien plus préoccupantes pour elles, comme la nécessité de travailler.
"Un problème, une solution". C'est avec des réflexions concertées et en toute humilité, que Nathalia et six autres femmes vont alors créer la crèche Baby Loup.
La naissance d'un mode de garde hors norme et unique en France voit le jour.
En totale adéquation avec le monde professionnel d'aujourd'hui, la structure familiale, les difficultés sociales.
En plein coeur du quartier de la Noé, en région parisienne où se côtoient 54 nationalités, 64 ethnies, elles vont faire le pari fou de convaincre les instances de la nécessite de créer, révolutionner le monde de la petite enfance et de réunir, insérer, former professionnellement des femmes.
La problématique est simple : la crise automobile touche les hommes. Les femmes doivent se former, aller travailler. Elles ont des enfants. Il faut les garder.
Il faut ouvrir une structure ouverte 24h/24, 7jours/7. Il faut faire rentrer la culture dans le quartier... La seul préoccupation est d'offrir à l'enfant un univers sécurisant, structurant, cohérent...
Voila que tout se met en place en toute intelligence.
Le défi est relevé ! "Ça fonctionne, les milieux sociaux se mélangent, les cultures... et puis on n'a pas vu, on n'a pas compris ! "
La structure se voit traîner en justice pour discrimination.
Les faits religieux prennent le pas sur un fonctionnement dont les seules attentes sont la convivialité, le faire ensemble.
Le combat pour faire accepter la structure n'est plus, c'est aujourd'hui un autre combat que ses femmes livrent.
Celui d'avoir à justifier un refus, celui d'imposer quelques convictions que ce soit à un enfant.

Noémie Pain
Le Reveil du Vivarais


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