Vendredi
de la Vanaude
12 octobre 2012
Propriété
intellectuelle :
pourquoi et comment protège-t-on les créations ?
Dans un contexte d'économie de l'immatériel, de mondialisation
et de compétitivité accrue, la question du patrimoine immatériel
est plus que jamais d'actualité, en témoignent les efforts des
entreprises pour mettre en avant leurs innovations (qu'elles soient technologiques
ou pas) ou encore le retentissement de certaines affaires de contrefaçon
relayées par les media. Du secret le mieux gardé de l'histoire
de l'humanité à l'émergence d'un brevet de l'Union Européenne
aujourd'hui en débat, découvrez l'histoire de la propriété
industrielle, celle de son Institut en France, les moyens de protection de
l'innovation et des exemples de belles histoires, régionales ou internationales.
Ingénieur
titulaire d'un double-diplôme franco-allemand et diplômée
du Centre d'Etudes Internationales de la Propriété Intellectuelle,
Céline Mathevet a été examinatrice de brevets
à l'Institut National de la Propriété Industrielle avant
d'être en charge de la sensibilisation des entreprises innovantes en
Ile-de-France. Elle est aujourd'hui adjointe à la Déléguée
Régionale Rhône-Alpes de l'INPI à Lyon.
Soirée gratuite, 20 heures 30, salle de l'Annexe, Place des Droits
de l'Homme, à côté de l'église,Vanosc.
Le
Musée du Car fête la sience
Compte
rendu de la soirée
Comment
protéger nos trouvailles, notamment lorsqu'elles nous offrent
un avantage compétitif dont nous voulons bénéficier
?
C'est à cette question ardue que Céline Mathevet, diplômée
de l'Institut national de la propriété industrielle,
est venue répondre vendredi soir à 20h30, à l'annexe
municipale, pour une conférence de la Vanaude dans le cadre
de la fête de la science.
Il est vrai que le bassin annonéen est une terre d'inventeurs,
et la jeune conférencière a expliqué les différentes
stratégies à la portée des innovateurs.
Celles-ci se divisent en deux grandes catégories.
La
première est tout bonnement celle du secret. Les parfumeurs,
les cuisiniers, et plus généralement les détenteurs
d'un savoir faire ou d'une technologie inimitables n'ont en somme
pas besoin de déposer un brevet. C'est leur talent qui leur
confère leur monopole. Mais alors, ils n'ont aucun moyen légal
d'empêcher un concurrent qui aurait percé leur secret
de l'exploiter à son tour.
La deuxième stratégie est celle du brevet. Celle-ci
permet à son dépositaire, pour une durée maximale
de vingt ans, d'être le seul à avoir le droit d'exploiter
une technologie. C'est un moyen légal, qui permet par exemple
de récompenser les investissements en recherche et développement.
"Cet avantage concurrentiel conféré par le dépôt
de brevet, continue Céline Mathevet, ne peut se penser sans
une contrepartie, celle de sa publication : le détenteur est
le seul à avoir le droit de l'exploiter, mais tout le monde
peut prendre connaissance de la technologie protégée."
Contradiction ? Pas du tout : la publication des brevets a pour effet
de doper la compétition intellectuelle entre les innovateurs,
et de faire ainsi avancer la science et la technologie !
Avec de nombreux exemples à l'appui et une grande aisance communicative,
Céline Mathevet a su en convaincre son auditoire.
Samuel MOULIN
Dauphiné Libéré du 14/1012
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