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"Vendredi de La Vanaude" plus politique que les premiers de l'année 2009: "les Fous à pieds bleus", "Cuir et Parchemin", "Le Tournage du Chocolat", avec l'intervention de Monsieur Jean-Pierre Rissoan. Ancien professeur de l'I. E. P. et du Lycée Ampère de Lyon, il présente son ouvrage Tradition et Révolution ainsi: "Ecrit après le "choc" du 21 avril 2002, ce livre a pour objet de dire que la poussée d'extrême-droite reflétée par ce résultat électoral n'est pas un fait essentiellement neuf. La France en a connu d'autres. Il s'agit de présenter la durée historique de la France. L'extrême-droite a des racines lointaines, profondes, qu'il faut connaître. Si les thèmes de l'insécurité/immigration semblent tenir les devants de la scène, il ne faut pas s'en laisser abuser. "
Bien évidemment cette soirée n'est pas une lecture publique de son ouvrage. Le conférencier désire aussi orienter son intervention vanoscoise sur l'extrême-droite dans la région lyonnaise et son financement.
L'objectif de
cette soirée reste à la fois la passion, celle de l'historien
face à un mouvement politique contemporain de grande ampleur, et l'engagement,
celui de la compréhension de ce phénomène politique.
Soirée au cours de laquelle M. Rissoan commentera certains résultats
électoraux du Grand Lyon et où les personnes intéressées
pourront lui poser des questions sur sa lecture historique et politique de
cette évolution.
Vendredi de La Vanaude gratuit comme de bien entendu, 20 heures 30, salle de l'Annexe, Place des Droits de l'Homme, à côté de l'Eglise, vendredi 6 mars 2009.
Les racines de l'extrême droite
Comme l'a rappelé
Marc Labrosse, les conférences de la Vanaude concernent toujours la
passion et l'engagement. Mais le conférencier de ce vendredi 6 mars
n'est pas un amoureux de l'extrême droite.
A l'annexe municipale de Vanosc, à 20h30, Jean-Pierre Rissoan a consacré
son exposé aux racines de l'extrême droite.
Il a ainsi brossé le parcours historique de ce parti politique en France
au niveau du XXe siècle. "En 1963, explique l'ancien professeur
de l'IEP et du lycée Ampère de Lyon, Pompidou voulait ouvrir
les frontières. Il n'y avait pas assez de main d'uvre en France
et les salaires augmentaient par manque de main d'uvre.
En 1974, Le Pen n'en dit pas un mot.
En 1984, c'est le coup de tonnerre, Le Pen atteint 11% des suffrages exprimés.
Mais seulement 10% de ses mots concernent l'immigration : il ne fait donc
pas une campagne sur l'immigration.
En fait, Le Pen parle continuellement de fiscalisme. Même s'il parle
en plus d'autre chose comme par exemple de l'immigration. Il utilise ce thème
parce qu'il voit que ça marche et il en est même surpris.
C'est toujours la même chose qui revient : on baisse les impôts
et les patrons créeront des emplois.
Beaucoup de patrons ont voté pour lui."
A la question "qu'est-ce que le droite ?", l'auteur de Tradition et Révolution répond : "Je n'ai pas de définition abstraite. Une définition abstraite serait dangereuse. Mon livre est une succession de cas concrets. Mais il y a quand même trois choses à dire : les flambées d'extrême droite sont d'abord des flambées en faveur des puissants qui ont des choses à perdre. La deuxième chose est la manipulation des gens, ils sont trompés. On obtient un vote qu'on ne devrait pas obtenir en mentant ou en axant son discours sur des thèmes relevant du racisme ou de la religion. Enfin, il y a la violation de la légalité : là, on est vraiment dans le cas type de l'extrême droite."
Enfin, aux côtés de la droite et de l'extrême droite, Jean-Pierre Rissoan a parlé d'une "droite extrême" qui se différencie de l'extrême droite par le fait qu'elle respecte une liberté républicaine.
Astride
ACEVEDO
pour Le Reveil du Vivarais