"
C'est pendant les vacances de cet été 1950 que
je dépose à l'Inspection académique de
Privas ma candidature pour faire des suppléances. Le
dossier ficelé j'attends
Pas de réponse.
Les mois passent, l'année s'achève
Comme
sur Anne, je ne vois rien venir.
Je m'inquiète
"
Le
19 janvier, la jeune Annonéenne reçoit enfin sa
première affectation à Vals-Les-Bains,
l'autre bout de l'Ardèche.
Au fil du livre, l'auteure nous fait partager les 33 ans d'une
carrière qui l'a passionnée.
Empreint d'un humour fin, son texte, d'une écriture alerte
et joyeuse, nous fait cheminer d'une commune à l'autre,
avec des clins d'il à l'histoire ou aux particularités
locales
.
Parfois l'accueil est peu chaleureux, voire franchement hostile
à l'école laïque
Mais, le plus souvent,
ses hôtes se mettent en quatre pour l'héberger
et lui faire découvrir la cuisine traditionnelle du coin.
Plein de respect pour le savoir qu'elle incarne, on l'appelle
" la demoiselle ".
La République d'alors mettant un point d'honneur à
maintenir une classe dans certains hameaux à l'accès
difficile, plusieurs trajets en car ou camionnette se terminent
en charrette ou à pied. Il arrive aussi que le logement
soit rudimentaire
eau à l'extérieur, froid,
malgré le bon vieux poêle à bois, et même
visite surprise de petits rongeurs...
Cependant les signes de la modernité apparaissent au
fil des pages : première montre, réveil matin,
poste radio avec tourne-disque incorporé
Les autres enseignants lui manifestent toujours leur solidarité.
Soucieuse du progrès de ses élèves, intéressée
par les innovations pédagogiques, elle apprécie
néanmoins, d'avoir en 1954 " sa " classe et
" ses " élèves à elle.
Elle termine une carrière bien remplie dans la Vocance
et à Annonay, sa ville natale.
Le récit de son quotidien et des menues anecdotes qui
l'émaillent portent témoignage de toute une époque.
Partout élèves et parents lui sont reconnaissants
de ses compétences et de sa gentillesse malicieuse, comme
le titre du livre, Des morilles sous le cartable, le
suggère.
|